Nouveauté [Podcast] Monoprix en Toute Franchise
Franchiseur

Enseignes en réseau, Procos tire la sonnette d’alarme

Les aides gouvernementales à destination de la restauration seraient mal adaptées. C’est en substance ce qu’explique Procos pour qui l’État a surtout mis l’accent sur les restaurateurs indépendants en oubliant les chaînes de restauration.

Alors que la date du 20 janvier, devant correspondre à une éventuelle réouverture des restaurants, devient de plus en hypothétique, Procos alerte les pouvoirs publics sur la bonne répartition des aides. Si on se souvient qu’un restaurateur indépendant peut bénéficier d’une aide égale à 20 % du CA réalisé durant l’année 2019, la fédération pointe une anomalie de taille qui touche les enseignes en réseau. Comme le souligne Procos, pour une chaîne de restaurants, le plafond de 200 000 euros ne s’applique pas à chaque restaurant mais à la totalité du groupe.

A LIRE AUSSI : Bernard Boutboul : “Je ne crois pas à la réouverture des restaurants le 1er décembre”

“Un réseau de 50 restaurants, réalisant un chiffre d’affaires annuel de 30 millions d’euros par an, soit 2,5 millions par mois ; ses coûts fixes, même lorsque les restaurants sont fermés sont de 20 % du chiffre d’affaires soit 500 000 euros par mois, alors que le plafond d’aide est de 200 000 euros !”, explique la Fédération avant de poursuivre plus avant sa démonstration : “Que dire des réseaux plus grands avec 100 restaurants, par exemple, et des chiffres d’affaires de plus de 3 millions d’euros par restaurant. 20 % de coûts fixes par restaurant correspondent à 5 millions par mois que la chaîne doit supporter alors qu’elle ne réalise aucun chiffre d’affaires ; avec une aide maximale de 200 000 euros soit 4 % des coûts fixes, cherchez l’erreur.”

A LIRE AUSSI :Hôtellerie-restauration : la profession rassemblée pour demander plus d’aides

“L’erreur serait de croire que l’appartenance à un groupe fait la solidité sans faille d’une exploitation ! ”, note Procos.

Comme le remarque la Fédération, même pour un réseau à l’assise financière solide, les conséquences peuvent être graves et le risque élevé. Pour paraphraser cette dernière, le fait d’exploiter au sein d’un groupe ne signifie pas que l’on peut s’en sortir seul. “Dans l’état actuel des choses, et sans accompagnement sérieux de l’État, sauver certaines chaînes passera par la multiplication de fermetures de restaurants partout en France, dans les centres-villes, les centres commerciaux, à Paris, dans les métropoles mais aussi dans les villes moyennes”, poursuit Procos. Et la fédération de rappeler également qu’il est tout bonnement impossible de s’acquitter de 100 % de son loyer lorsque le CA est inexistant ou quasi-inexistant.

A LIRE AUSSI : Aides financières : têtes de réseaux, les grandes oubliées ?

Face à cette situation, Procos en appelle au gouvernement pour rapidement mettre en place des mesures adéquates. Tout d’abord, en développant des aides proportionnelles à la perte du chiffre d’affaires, remarque la Fédération avant d’appeler à élaborer “des dispositifs de financement de très longue durée combinant avance de l’État et financement bancaire favorable.” Et Procos de remettre sur le tapis l’idée d’une baisse de la TVA, peut être limitée dans le temps pour permettre aux restaurateurs de se refaire durablement une santé.

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)