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L’Autorité de la Concurrence valide le rachat de Conforama par le groupe But

En grave difficulté financière, il fallait agir vite pour sauver le spécialiste du mobilier et de l’électro-ménager qui avait obtenu finalement un PGE de 300 millions d’euros en juillet 2020.  Pour cela, “l’exception de l’entreprise défaillante” a été utilisée pour la première fois de son histoire par l’autorité administrative.

Touché par d’importants problèmes financiers depuis de nombreuses années, Conforama a été racheté par Mobilux (société mère du groupe But) en juillet 2020. Pour mémoire, cette dernière avait à l’époque prénotifié la Commission européenne de son intention de rachat. Bruxelles avait alors mandaté l’Autorité de la Concurrence afin d’examiner en détail ce projet. À cette période, elle avait permis à Mobilux “de procéder à la réalisation effective de l’acquisition sans attendre le résultat de l’examen de sa demande d’autorisation de notification.” Après un an et demi d’attente, l’Autorité de la Concurrence vient donc de valider définitivement l’opération. En soulignant toutefois plusieurs risques en matière de concentration. Conforama, c’est aujourd’hui 170 points de vente exploités en propre ou sous franchise. Pour plus de 300 pour But.

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À l’issue de cette opération, comme le souligne l’Autorité de la Concurrence, cette nouvelle entité “représentera près de 50 % du marché de la distribution de produits de literie en France. Par ailleurs, plus de la moitié des fournisseurs communs de literie des parties réaliseront une part substantielle de leur chiffre d’affaires avec la nouvelle entité.” Sur un marché à dimension nationale, les alternatives seront donc forcément limitées. De même, si l’autorité révèle qu’il n’existe pas d’atteinte à la concurrence sur le segment des meubles de cuisine, elle précise que cette opération pourra entraîner “des risques d’atteinte à la concurrence dans 4 zones de chalandise s’agissant des meubles rembourrés, 35 zones s’agissant des meubles meublants et 40 zones s’agissant des meubles de literie.”

Mais au regard des graves difficultés financières de Conforama, l’Autorité de la Concurrence a invoqué, pour la première fois de son histoire,  la notion “d’exception de l’entreprise défaillante.” En somme, permettre de sauvegarder une entreprise amenée à disparaître à court terme. Selon Etienne Chantrel, chef du service des concentrations de l’Autorité de la Concurrence, trois questions ont été soulevées auxquelles il a fallu apporter des réponses immédiates : “Oui, l’entreprise était sur le point de disparaître en 2020” . Avant d’éclaircir un deuxième critère : “Est-ce qu’il y avait d’autres repreneurs possibles pour une partie substantielle de l’activité de Conforama ? À cette question, la réponse était non.” De même, “il est aujourd’hui meilleur pour le consommateur que Conforama soit repris par But même si cela peut créer des positions dominantes dans certaines zones”, conclut le chef du service des concentrations.

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