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Initiatives RSE 4/5. Gémo : “Si cela est bien fait, le made in Bangladesh n’est pas un problème”

De plus en plus d’enseignes s’impliquent dans le développement durable et tentent de limiter leur impact sur la planète. Pour cette rentrée, nous avons décidé de mettre en lumière plusieurs initiatives de différents réseaux, évoluant dans différents secteurs d’activité : retail, restauration, hôtellerie… L’objectif : montrer qu’il est possible de mettre en place des choses simples pour répondre aux attentes des clients sur la dimension RSE, sans pour autant que cela soit une contrainte, tant pour la clientèle que pour votre enseigne. Aujourd’hui, nous vous proposons le témoignage de Philippe Thirache, directeur général adjoint de Gémo.

L’enseigne du groupe Eram a fait de la RSE l’un de ses axes essentiels dans sa stratégie. Alors que Gémo fête ses 30 ans d’existence cette année et évolue sur un marché du textile souvent décrié pour son impact sur l’environnement, le réseau a fait le choix d’intensifier ses engagements RSE. À l’occasion d’une conférence de presse organisée fin août, le réseau a dévoilé sa feuille de route, avec une démarche responsable comme l’un des piliers stratégiques pour les années venir. Ainsi, Philippe Thirache, directeur général adjoint de l’enseigne depuis fin 2019, a présenté la nouvelle image de marque de Gémo, intitulée Prêt à vivre. “Gémo est engagé dans la durabilité. L’aspect RSE est donc un axe très important pour nous”, affirme ainsi le directeur général adjoint. Une démarche qui n’est pas nouvelle et qui a été amorcée il y a un peu plus de dix ans avec l’arrêt des sacs en plastique. En 2019, l’enseigne avait même lancé sa première collection écoresponsable, baptisée “Mieux”. Désormais, la politique RSE de la marque se nomme Gémo for Goods et a des objectifs clairs. “Notre ambition est de baisser de 30 % notre empreinte carbone à l’horizon 2030. C’est un objectif ambitieux mais qui nous tient à cœur”, confie Philippe Thirache.

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Éco-conception et matières responsables

Le réseau mise sur la conception de ses produits en matières recyclées et durables pour atteindre ses objectifs. Si aujourd’hui 22 % des références vendues en magasin sont conçues via ce type de matières (contre 6 % en 2019, Gémo souhaite que cette gamme représente 50 % des produits d’ici 2025. “Avec un renforcement logique sur les catégories enfants et bébés”, souligne Philippe Thirache. Pour y parvenir, le réseau effectue un travail titanesque sur le choix de ses fournisseurs. L’enseigne est d’ailleurs signataire d’un partenariat avec la BCI (Better coton initiative), une association à but non lucratif visant à transformer la production de coton dans le monde – pour ses prochaines collections. Et depuis 2012, Gémo a entamé un audit complet des sites de production de ses fournisseurs et les accompagne pour transformer leurs usines dans une démarche plus durable et écoresponsable. En 2019, l’ancien directeur général adjoint de Gémo, Hubert Aubry – désormais directeur de la stratégie et du développement du groupe Eram – nous confiait collaborer avec 800 usines à travers le monde, dont 80 % se situent en Asie. “Nous choisissons nos usines et nous demandons à nos fournisseurs d’investir pour suivre nos exigences que ce soit en matière de sécurité sur les conditions de travail que sur l’impact environnemental, insistait alors Hubert Aubry. Moyennant quoi nous nous engageons sur le long terme et nous acceptons parfois des augmentations de prix.” Et le nouveau directeur général adjoint, Philippe Thirache, en poste depuis fin décembre 2019, d’ajouter que cette stratégie est payante : “Désormais, en Asie, les choses ont évolué. Les usines avec lesquelles nous travaillons et que nous accompagnons ont fait un travail important pour réduire l’impact sur l’environnement et améliorer les conditions de travail. Et nous sommes extrêmement vigilants à cela. Quand je vois l’“Asie bashing” qui est fait, je ne comprends pas toujours. Car les progrès sont-là et certaines usines en Europe et au Maghreb sont beaucoup moins investies sur le respect de l’environnement que dans les pays asiatiques. Si cela est bien fait, le made in Bangladesh n’est pas un problème. Et je préfère être transparent, en montrant via un QR code sur le produit où il est conçu et par qui, même si cela est en Asie. Les clients recherchent cette transparence sur les lieux fabrication et veulent à savoir si les matières utilisées sont responsables.” Une stratégie qui a valu à l’enseigne d’être récompensée par Bercy début 2020 en obtenant le label Relations fournisseurs & achats responsables. À ce jour, Gémo reste d’ailleurs la seule enseigne textile en France à afficher ce label.

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Agir sur la distribution

Bien concevoir les produits est une chose essentielle pour l’enseigne, mais pas le seul axe où elle a choisi d’agir. La distribution est également un aspect important sur lequel Gémo s’investit. “Mieux distribuer les produits est essentiel. Pour cela, nous nous sommes engagés à réduire notre consommation d’énergie de 60 % d’ici 2030, contre 30 % à date”, explique Philippe Thirache. L’enseigne teste de nombreuses initiatives dans ses magasins. Comme sur celui de Trignac (Loire-Atlantique) où l’enseigne a installé des panneaux solaires sur le toit. “Cela nous permet de produire 80 % de notre consommation d’énergie. Quand nous produisons trop, notamment la nuit, nous revendons au réseau local”, explique le directeur général adjoint. Gémo a pour volonté d’adapter une partie de ses points de vente, notamment ceux détenus en propre, avec ce type d’initiatives. “Nous avons 50 % du parc en succursale avec notre foncière. Nous espérons pouvoir rénover sous ce modèle ces magasins. Si nous en rénovons 3/4 par an, ce sera très bien, vu les investissements et les autorisations que cela nécessite. Et puis tous les magasins ne s’y prêtent pas. Notre objectif restera d’être le moins impactant pour l’environnement”, affirme Philippe Thirache. Et Gémo étudie d’autres pistes. Comme l’élimination des emballages carton pour les chaussures. D’ici 2025, l’enseigne s’est même engagée à supprimer tous les emballages plastiques non recyclables. Enfin, autre axe important est en test dans une dizaine de boutiques : la seconde main. En partenariat avec la friperie en ligne Patatam, Gémo a déployé des corners dédiés à la vente de vêtements d’occasion dans certains de ses magasins. Depuis la rentrée, 10 boutiques proposent ainsi ce nouveau service tendance aux yeux des consommateurs. Selon les chiffres de l’enseigne, cela peut représenter 10 % des ventes sur le rayon femme ou enfant. “Cela reste des achats complémentaires”, insiste Philippe Thirache. Pour le moment, Gémo ne se prononce pas sur un déploiement national et souhaite tester et affiner davantage le concept. Je ne sais pas combien de temps ce test va durer. Pour le moment, il n’y a pas trop de cannibalisation entre ces différents canaux mais il va falloir trouver un intérêt à donner 50 m2 à Patatam pour faire vivre son offre”, conclut Philippe Thirache

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