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Cora prévoit un plan social menaçant 1 077 postes

Les hypermarchés Cora ont annoncé un plan social ce mardi 28 janvier, lors d’un comité central d’entreprise. Plus d’un millier d’emplois sont menacés.

 

L’enseigne Cora prépare un nouveau plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui portera sur 1 077 postes, a annoncé la CGT Commerce dans un communiqué. Julien Aquilina, délégué central CGT chez Cora, nous explique qu’il s’agit de salariés des secteurs de l’épicerie, du non alimentaire et des caisses “ayant refusé de modifier leurs conditions de travail, alors que la direction leur demandait plus de flexibilité horaire et de polyvalence” ; dans le cadre d’un “pacte social” passé avec plusieurs syndicats (CFTC, FO et CFDT), qui prévoit en échange des avantages, notamment des primes (entre 30 et 90 euros par mois).

Cora, qui compte actuellement 16 500 salariés, a déjà supprimé quelque 8 000 emplois depuis 2009. Le groupe familial belge Louis Delhaize dont Cora est une fililale, compte 61 hypermarchés en France, possède 2,8 % de part de marché et se classe, selon Kantar, 8e distributeur alimentaire français sur 9. Il s’agit de son troisième plan social en deux ans.

“Ce troisième PSE prévoit la suppression de 1 077 emplois au sein des magasins, sans pour autant justifier de réelles difficultés financières. Cora a bénéficié, en 5 ans, de 100 millions d’euros, dans le cadre du CICE, ainsi que d’autres exonérations de cotisations sociales. La société n’a cependant jamais justifié de la raison de l’utilisation de ces sommes auprès des instances représentatives du personnel”, déplore la CGT Commerce. “Il y a eu une baisse de chiffre d’affaires de 19 % depuis 2011, notamment parce que les hypermarchés sont en perte de vitesse, mais Cora est toujours bénéficiaire grâce à ses supermarchés, qui restent en croissance”, note Julien Aquilina, pour qui “l’entreprise ne pense qu’à ses actionnaires”.

Ce mardi 28 janvier, Cora a réuni son comité social et économique central, qui a confirmé le refus par 1 077 employés (sur 6 000) de modifier leur contrat de travail pour se consacrer à d’autres tâches et rendre leurs horaires plus flexibles. Ces derniers se verront offrir, assure la direction, un “autre choix”, ou un reclassement dans un autre magasin.

 

Une crise globale de la grande distribution

Le PSE de Cora s’inscrit dans une crise plus globale de la grande distribution, concurrencée sévèrement par l’e-commerce et les nouveaux moyens de consommer. Le chiffre d’affaires global des hypermarchés a ainsi baissé de 3,3 % entre 2010 et 2018, selon une étude Nielsen. Une crise liée notamment aux ventes en ligne, qui ont gagné des parts de marché dans le non-alimentaire ces dernières années. En outre, lassés des grandes surfaces de périphérie, de nombreux consommateurs privilégient les magasins de proximité.

Cora n’est pas le seul groupe de grande distribution à avoir supprimé des milliers d’emplois ces dernières années. En mai 2019, Carrefour a ainsi déployé un plan de départs volontaires, concernant 3 000 emplois, dans le cadre d’un projet de rupture conventionnelle collective. Plus récemment, début janvier 2020, Auchan a annoncé la la suppression de près de 517 postes dans le cadre de sa réorganisation ; depuis 2017, il s’agit également pour le distributeur nordiste du troisième plan de réduction de postes, qui ont déjà entraîné la suppression de près d’un millier d’emplois, dont 400 dans les magasins.

 

 

 

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