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Quick commerce : seul un parisien sur dix y a recours

Le quick commerce est un mode de livraison apprécié par sa clientèle pour ses aspects pratiques, mais qui ne fait pas encore l’unanimité depuis son apparition en France en 2021, selon une étude Episto dévoilée lundi 13 juin 2022. Le modèle peine à convaincre.

Si les plateformes de quick commerce sont de plus en plus nombreuses à émerger, elles ne font pas encore l’unanimité auprès des urbains. Après avoir interrogé en mai 2022 plus de 1000 Parisiens, adeptes ou pas du quick commerce, Episto, spécialiste des études sur les réseaux sociaux, constate en effet qu’ils sont encore majoritaires dans les rayons des magasins. 88% des Parisiens se rendent en effet en boutique, dont 84% au moins une fois par semaine, “probablement grâce à la forte densité de supermarchés à Paris et à leur large amplitude horaire”, mentionnent les auteurs de l’étude dans un communiqué.

1 personne sur 10 utilise la livraison express

De même, 1 Parisien sur 5 se fait régulièrement livrer à domicile via les enseignes traditionnelles (Carrefour, Leclerc, Monoprix, etc.), contre seulement 1 sur 10 ayant opté pour la livraison express. Toutefois, ces nouvelles start-up du e-commerce gagnent du terrain, puisque 40% d’utilisateurs commandent au moins une fois par semaine, contre 22% qui privilégient la livraison classique à domicile.

Si le concept se démocratise auprès des publics et gagne en notoriété, il n’aura été testé que par un faible pourcentage de clients, soit 19% des habitants de la capitale. Exception faite pour les “early-adoptersdu quick commerce, soit les Parisiens de moins de 30 ans (94% de familiers), qui apprécient dans le quick commerce son aspect économique (53% mettent en avant le prix, 50% les promotions) et son usage festif (34% le plébiscitent pour commander des boissons alcoolisées, contre 22% en moyenne). L’utilisation du quick commerce est d’ailleurs fréquente au moment de l’apéritif, en soirée ou durant la nuit. Mais encore faut-il que ces applications répondent de manière générale aux attentes de la population, encore dubitative.

Le quick commerce confronté à des critères de choix

En effet, si les usagers plébiscitent ce type de service pour gagner du temps au quotidien (un atout mentionné par 57% des répondants), pour éviter de se déplacer (36%) ou pour contourner les horaires d’ouverture des magasins (28%), ils attendent des acteurs du quick commerce qu’ils sachent se différencier de la concurrence afin de pouvoir justifier leur utilisation. Et ce, au regard des modes d’achat traditionnels. 48% des sondés se basent sur la durée de la livraison, le choix des produits (43%) ou le niveau des prix (41%). Et 35% se basent sur une offre de produits locaux. Sans oublier que certains incluent, dans cette utilisation, tout ce qui touche à la RSE : ils sont attentifs à ce que les livreurs soient salariés ou indépendants (14%) ou se déplacent d’une certaine façon (voiture, scooter, vélo; 12%).

La livraison express peine à convaincre

Episto indique, de ce fait, que la livraison express peine encore à convaincre les citadins. 56% des personnes interrogées déclarent aujourd’hui préférer choisir les produits en magasin et 35% ne voient pas l’utilité de ces services. Enfin, 35% estiment ne pas être en accord avec les valeurs du quick commerce. En d’autres termes, la vision du développement du quick commerce au sein de grandes villes reste très partagée (avec 39% d’avis négatifs). Si l’aspect pratique de ces services est admis par l’ensemble des répondants, l’activité générée aurait des conséquences négatives sur l’emploi (63%), l’environnement (54%) et la qualité de vie dans les villes. Et elle nuirait aux commerces de proximité (70%).

75% des répondants estiment par ailleurs que le quick commerce devrait être plus réglementé. “Reste à savoir si les acteurs du quick commerce sauront transformer l’essai et s’imposer durablement sur le marché quand on voit l’attachement des Parisiens à leurs habitudes d’achat en magasin, et leur regard critique sur les conséquences de ce type d’activités sur l’emploi, l’environnement, ou les commerces de proximité”, s’interroge dans un communiqué, Jérémy Lefebvre, CEO d’EpistoPlus qu’un nouveau service, le quick commerce incarne une évolution de société qui s’inscrit dans une réflexion sur le “mieux-vivre” en ville. S’affrontent les enjeux de praticité, de gain de temps, d’amélioration du quotidien et ceux de qualité de vie dans nos villes. A l’image de Uber ou Airbnb, viendra bientôt le temps de la réglementation (que les Parisiens semblent appeler de leurs vœux) dont le défi sera d’allier les avantages de ces services à une préservation de l’écosystème urbain.” Ce marché pourrait en tout cas capturer jusqu’à 10% du marché urbain, selon le cabinet de conseil Bryan, Garnier & Co, interviewé par la rédaction en mai 2022. 

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